Infécondité volontaire : les femmes diplômées célibataires sont les plus concernées
Rester sans enfant reste un phénomène très
minoritaire. Seules 6 % des hommes et 4 % des femmes déclarent ne pas en
vouloir. Le plus souvent par souci d’épanouissement personnel, relève
une double enquête révélée ce 12 février par le bulletin mensuel de
l’INED. (...)
Première constatation :
malgré l’évolution des mœurs et l’émancipation des femmes, le désir de
fonder une famille reste des plus prégnants. Surtout entre 25 et 35 ans,
âge de « pleine fécondité », où la pression sociale pour avoir des
enfants est la plus forte, et l’infécondité volontaire la plus faible.
Diplômes et parentalité
Mais
l’âge n’est pas la seule variable de ce phénomène sociologique.
Comme
l’intuition nous l’indique, le fait d’être en couple abaisse nettement
le taux d’infécondité volontaire : 3 % pour les femmes et 5 % pour les
hommes.
Quant aux célibataires, ils sont respectivement 10 % et 17 % à
déclarer ne pas vouloir avoir d’enfants. La situation conjugale étant
l’une des raisons attribuées à ce refus. Mais probablement pas la seule.
Est-ce aussi par refus de répondre au schéma classique de la
conjugalité et de la parentalité ? La réponse diverge en fonction du
sexe. Car parmi les célibataires, ce sont les femmes les plus diplômées
qui se déclarent opposées à la procréation. Chez les hommes, c’est
l’effet inverse qui est observé : l’infécondité volontaire est moindre
chez les plus diplômés.
Un drôle de constat qui laisse penser que le
cliché de l’inégalité professionnelle au sein du couple soit toujours au
goût du jour : d’un côté, l’homme diplômé pourvoyeur de ressources, de
l’autre, la femme peu diplômée et plus disponible pour la famille. (...)
Liberté et épanouissement
Toujours
est-il que la moitié des hommes et des femmes volontairement sans
enfants sont en couple. Dans un tiers de ces cas, le conjoint est déjà
parent.
Être beau-père ou belle-maman suffirait-il à combler l’envie de
fonder une famille ? Possiblement.
Quant aux raisons matérielles et
médicales, elles ne sont que très peu invoquées. Contrairement à la
quête de liberté et d’épanouissement personnel, qui motivent le plus
souvent les amateurs d’une vie sans enfants.
Dr Ada Picard
Rester sans enfant : un choix de vie à contre-courant, Population et Sociétés, numéro 508, février 2014
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